chronique haïku #18

bout de jardin

Certes la source profonde du haïku est japonaise. Son âme, son esprit, son inspiration s’appuient sur le rythme de la langue japonaise, sur la philosophie taoïste et bouddhiste qui imprégnaient l’archipel au moment de sa création (entre le XIVe et le XVIIe siècle), sur l’amour du vivant — une passion radicale — né de l’animisme rivé à la culture nippone. Tout haijin (personne qui écrit des haïkus) se doit de bien connaître ces codes, comme un solfège incontournable pour pouvoir jouer de cette musique-là. `

Lire régulièrement les joyaux des maîtres classiques japonais fait partie de la pratique. Étudier leurs parcours, leurs styles s’impose presque naturellement à celui qui est intrigué par une forme si éloignée de sa propre poésie.

Mais aujourd’hui, la matrice haïku s’est diffusée dans le monde entier. Sur internet, on peut désormais lire des nano-poèmes de toutes origines.  Et il me semble même que ceux-ci, lorsqu’ils ne se limitent pas à être une imitation des haïkus japonais, trouvent leur propre couleur, parviennent à distiller l’âme de leur propre culture en trois lignes. Il y aurait — un énorme travail ! — une étude comparative à faire de la poésie haïku selon ses terres d’origine.

À force d’en lire, il me semble déjà pouvoir amorcer quelques pistes. Ces propositions n’ont rien de scientifiques, elles restent superficielles, subjectives, mais dessinent quelques tendances, me semblent-ils, des couleurs, des climats  qui peu à peu imprègnent l’esprit du lecteur. Pour ma part, voilà ce que je ressens : des notations à la fois sur le fond et la forme, telle que la langue originelle me la laisse apparaître.

Bien sûr ces impressions de lecture ne sont que personnelles. Mais je les ressens fortement, donc les partage. Et si vous-même avez une connaissance particulière sur ce point – vous connaissez bien le haïku allemand, ou roumain, ou égyptien… Si vous avez- vous aussi- des impressions quant au caractère national de certains haïkus, j’aimerais beaucoup vous lire ! N’hésitez pas à vous exprimer dans les commentaires… en français s’il vous plait.

Partagez et propagez de la poésie !

Par Pascale Senk

Journaliste, auteure, éditrice spécialisée en psychologie, Pascale Senk se consacre à transmettre l’art et l’esprit poétique du haïku, qu’elle envisage comme une voie méditative.

2 commentaires

  1. Écrivant aussi en anglais, je peux confirmer la différence d’esthétique entre le haïku français plus « poétisant » et le haïku anglais plus direct (« straightforward »).
    Cela stimule, je crois, des regions différentes de mon cerveau. Et cela est très intéressant
    Merci Pascale pour cet article très bien senti.

    Sébastien

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