Voici une interview par Florence Batisse-Pichet qu’elle a publié sur son blog “Chemin Lisant”. Découvrez-la en continuant votre lecture.
Il y a 10 ans, la sobriété du poème court qu’est le haïku a transformé la vie de Pascale Senk. Emportée par son souffle, cette journaliste a fait une immersion dans les écrits des plus anciens moines bouddhistes, adoptant littéralement la voie du haïku. D’un livre à un autre, elle s’en est imprégnée avant d’oser en écrire. Et même d’en lire. Car la poésie mérite d’être lue, entendue, partagée…
C’est ainsi, que notre poète haïkiste et “passeuse”, comme elle aime se définir, anime désormais des ateliers (notamment à l’École “Les mots”) et a même créé un podcast : 17 syllabes, l’effet haïku, pour nous initier et nous ouvrir à sa passion. Une plongée dans un autre monde, celui du temps long, de la respiration pour mieux retrouver le sens des mots, du souffle profond et de sa vitalité. Si vous souhaitez porter un autre regard sur la vie ordinaire, alors rien de mieux qu’un bref haïku. Rencontre avec Pascale Senk, quelque part dans une allée du parc Monceau…
une voie à suivre
Comment te définis-tu ?
Pascale Senk : Je suis une passeuse car j’aime avant toute chose transmettre mes sources d’émerveillement : poésie, psychologie, progrès intérieur… Tout ce qui nous élève me passionne.
C’est quoi ton activité ?
Pascale Senk : Journaliste au départ, mais aujourd’hui davantage auteure d’essais et animatrice d’ateliers d’écriture, poète haïkiste.
Fais-nous le pitch !
Pascale Senk : J’ai travaillé pendant trente ans à la diffusion de la pop psychologie et du développement personnel dans mon activité de journaliste (à Psychologies Magazine notamment et au Figaro). Aujourd’hui, je fais le lien entre ces centres d’intérêt et la poésie car je pense qu’en lire et en écrire aide intérieurement celui qui ose ce “pas de côté” poétique.
Le déclic ? L’origine de cette orientation ? Depuis quand ?
Pascale Senk : La découverte de la poésie Haïku, il y a 10 ans ! Ces poèmes brefs d’origine japonaise m’ont montré la voie d’une écriture ciselée, de l’ordre de la méditation créatrice, mais aussi démocratique et partageuse.
une inspiration à vivre
Ton lieu de travail ?
Pascale Senk : Une pièce ouverte sur terrasse dans notre appartement parisien, avec mon beau chat roux dans les parages…
Une première création emblématique ?
Pascale Senk : L’Effet haïku, aux Éditions Points/Seuil, l’ouvrage-témoignage dans lequel je raconte ma découverte et mon enthousiasme pour les haïkus du XVIIème siècle au Japon, et comment ils ont changé ma manière de voir la vie dite “ordinaire”.
Ce qui t’inspire au quotidien ?
Pascale Senk : Le mouvement des feuilles, la musique s’échappant des fenêtres de mes voisins, les couleurs du ciel… je suis une rêveuse, mais à partir du réel uniquement !
Ton défi ?
Pascale Senk : Il est double : Faire connaître la puissance de cette poésie modeste et profonde, aider à sa diffusion dans tous les lieux où l’on cherche du sens, de la beauté et de l’apaisement. Oser dire « je suis poète » et le devenir dans une société et une culture élitistes qui maintiennent la poésie dans un cénacle d’élus, et un « entre soi » cérébral, intellectuel.
Une femme / un homme exemplaire dans ton panthéon personnel ?
Pascale Senk : Henry Bauchau, immense écrivain, qui tint son journal intime jusqu’à l’âge de 100 ans sans jamais se montrer égocentrique, tant ce qu’il donne à voir de son quotidien est universel.
Un mantra ? Ou Un cri de victoire ?
Pascale Senk : « La vie a bien plus d’imagination que nous ! »
Un rituel avant de démarrer ta journée ?
Pascale Senk : Tirer, au hasard d’une anthologie, un haïku à lire qui éclairera ma journée comme une luciole dans la nuit.
Un QG inspirant à Paris ou ailleurs où l’on peut te croiser ?
Pascale Senk : Un magnifique hêtre commun que je regarde se transformer, à chaque saison, au Parc Monceau.
Pour en savoir plus, abonnez-vous au podcast de Pascale Senk et Patrick Chompré : 17 syllabes, l’effet haïku
Par Florence Batisse-Pichet, auteur du blog “Chemin lisant”.